Wanderer-ing (BE), 2022
Art dans la Ville x Eva Nothomb
Enigme Galerie, Tournai
Art dans la ville


Welcome Home, 2019
La Chambre de l’Art et de la Culture
Rue Marcq
Bruxelles









Introduction
“Welcome home” presents a series of ground impressions made in several cities.
Printing concrete surfaces is only partially possible. Each composite floor is very different, and there is no single printing process, no single choice of paper, that satisfies all the possible characteristics encountered on the street. Even the best scouting doesn't allow us to know how the trace will react, as the speed of drying, the wind and the unevenness of the surface (granulated, pebbled) make for an unforeseen experience every time.
It would be possible to restrict a soil to a single operation, surely abandoning the most resistant.
I've printed the countryside, the wall and the road, the footpath, the perforated road with its brand new tarmac, its edges, its lost cobblestones.
There's no unifying thread that emerges or sufficient
preparation. But there are things that come back: already, the ratio of lost drawings, the fact of repeating a series of gestures with tiny deviations until a fertile dialogue is found. An infinity of possible components and repetitions, among which I have fun navigating as if I could find a path, while from the outside I apply more or less hopeless attempts.
‘Once a journey is designed, equipped, and put in process, a new factor enters and takes over. A trip, a safari, an exploration, is an entity, different from all other journeys. It has personality, temperament, individuality, uniqueness. A journey is a person in itself; no two are alike. And all plans, safeguards, policing, and coercion are fruitless. We find after years of struggle that we do not take a trip; a trip takes us.’ J. Steinbeck
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"Welcome home" rend compte d'une série d'impressions du sol réalisées dans plusieurs villes.
Imprimer les surfaces bétonnées n'est que partiellement possible. Chaque sol composite est très différent, il n'y a pas un procédé unique d'impression, un seul choix de papier, qui satisfasse à l'ensemble des caractéristiques possibles, rencontrées dans la rue. Même le meilleur des repérages ne permet pas de savoir, comment va réagir la trace, la vitesse de séchage, le vent, l'inégalité de la surface, granulée, cailloutée, rendant l'expérience à chaque fois imprévue.
Restreindre un sol à une opération, serait possible, en abandonnant sûrement les plus réfractaires.
J'ai imprimé de la campagne, du mur et de la route, du chemin piéton, de la route trouée aux goudrons tout neufs, aux rebords, aux pavés perdus.
Il n'y a pas de fil conducteur qui en sorte ou de préparation
suffisante. Mais il y a des choses qui reviennent : déjà, le ratio de dessins perdus, le fait de répéter une série de gestes avec de toutes petites déviations jusqu'à trouver un dialogue fertile. Une infinité de composantes possibles et de répétitions, parmi lesquelles je m'amuse à naviguer comme si je pouvais trouver un chemin, alors que de l'extérieur j'applique des tentatives plus ou moins perdues d'avance.
« Un voyage est un individu. Il n’en est pas deux semblables. Et tous les plans, toutes les garanties, tous les projets et tous les engagements prévus sont vains.
Après des années de bataille on finit par comprendre que nous n’entreprenons jamais un voyage, c’est lui qui nous entreprend. » J Steinbeck
Scissors Paper Stone (BE), 2013
Rue de l'Enseignement
Bruxelles

Introduction
Take into account the temporal process of a form in the making, of capturingglobality in a cluster of small moments, as in music. The braid like a staff, imposes its own system, opening up the possibility of reading a landscape, not as a rendered image, but as a play, a landscap in the second degree.
I wanted to arm the gesture of the landscape-form and accomplish it, extend it - in the braid; by aiming for a destination other than the space of the sheet, by aiming directly at the braided form, a kind of destination that is only emerging once the drawing has begun.
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Prendre en compte le processus temporel d’une forme en devenir, de la saisie d’une globalité dans un amas de petits instants, comme dans la musique. La tresse, comme une portée, impose son propre système, ouvrant la possibilité de lire un paysage, non pas en tant qu’image restituée mais en tant que mise en jeu, paysage au second degré. Je voulais donc armer le geste de la forme-paysage et l’accomplir, l’étendre – dans la tresse ; en visant un autre lieu d’arrivée que l’espace de la feuille, en visant directement la forme tressée, une sorte de destination que l’on n’entrevoit évidemment qu’une fois le dessin amorcé.

Précipités et corps (FR), 2015
Chapelle Saint Jean
Rampe des Sarrazins/RD558
83680 La Garde-Freinet
Office du Tourisme






Corps – anatomie, recherches en cours, 2014
Travaux d’étudiants des options dessin, gravure et lithographie de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles – Ecole supérieure des arts
à la Bibliothèque des Sciences de la Santé, Département Périodiques
Université Libre de Bruxelles
Campus Erasme, Bruxelles



Introduction
Initially, silhouette and skin merge. By superimposing the envelope and extracting a little of the form, the result is enclosure. The game of layers could be infinite, if they didn't overlap and cancel each other out in mud and breaks.
The envelope could well be the thin film that prevents the quagmire from unwinding. And not just the skin: every wall, membrane and fabric would keep the whole thing from falling like a flank, from spilling into a great puddle. From there to a dynamic... this assembled flesh may be no more than a brave attempt to hold it together.
The body constrains and contains us, where we live. But we don't get rid of the body by telling ourselves it's just good for burning. We give it meaning because it contains something other than its program. It's the content of this possibility that interests me. What is the status of possibility in the quagmire? At what point do we switch from the trench to the layout?
Anatomy is a visual approach that offers an ersatz form of control. But it doesn't respond to what the body tells us: these organs don't belong to me, they're real. The factory constructs, whereas the body has just happened. Genetics links me to history, but I'm totally dispossessed of it. In this way, the body subjects us to all its powers.
To go beyond this capitulation, beyond seeing a tangle of more or less well-woven films, we need to approach the body as hypothetical matter. If we could represent the attempts being made at every moment to hold the quagmire together, what would remain of the envelope, the interior and the power of being in this body?
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Au départ, la silhouette et la peau se confondent. A force de superposer de l’enveloppe en extirpant un peu de forme, il y a enfermement. On pourrait continuer à l’infini le jeu de superposition si tout ne se recouvrait pas, ne s’annulait pas dans la boue et la déchirure.
L’enveloppe pourrait bien être cette fine pellicule qui empêche le bourbier de se dévider. Et pas seulement la peau, chaque paroi, membrane, tissu retiendrait le tout de tomber comme un flanc, de se déverser en une grande flaque. De là à voir une dynamique… ces chairs assemblées ne sont peut-être qu’une brave tentative de maintien.
Le corps nous contraint et nous contient, là d’où l’on vit. Pour autant, on ne se sort pas du corps est se disant qu’il est juste bon à cramer. On y donne sens parce qu’il contient autre chose que son programme. C’est la contenance de cette possibilité qui m’intéresse. Quel est le statut du possible dans le bourbier ? A quel moment bascule-t-on de la tranchée à l’agencement ?
L’anatomie est une approche visuelle qui offre un ersatz de contrôle. Mais elle ne répond pas à ce que le corps nous assène : ces organes ne m’appartiennent pas, ils sont effectifs. La fabrique construit, alors que le corps est juste advenu. La génétique me relie à l’histoire, mais j’en suis totalement dépossédé. En cela le corps nous soumet à tous ses pouvoirs.
Pour ne pas s’arrêter à cette capitulation, au-delà de voir un enchevêtrement de pellicules plus ou moins bien tissées, il faudrait approcher le corps comme matière hypothétique. Si on pouvait représenter les tentatives qui s’élaborent à chaque instant pour faire tenir le bourbier, que resterait-il de l’enveloppe, de l’intérieur et du pouvoir d’être dans ce corps ?